Chapitre 2 : Le propriétaire

Il n’en fallait pas plus au Nemoidien véreux et cupide, avare d’argent et propriétaire d’un immeuble crasseux et délabré, pour lui faire quitter sa luxueuse propriété. Il venait de recevoir une plainte de Zennk Aan, un Zabrak louant une habitation dans son immeuble, concernant les pleures d’un bébé dans la chambre voisine, ce qui lui donna un excellent prétexte pour rendre visite à cette Twi’lek d’une naïveté sans égale. Elle avait même crue que c’était lui qui avait fait les draps de lit de ses propres mains.

C’était un mensonge, bien évidemment. Il mentait à tous ses locataires. Non pas par plaisir, mais pour tester ses clients, pour voir jusqu’où ils sont prêts à le croire, pour ensuite adapter ses prix. Les plus malins, qui ne croyaient pas en ses histoires, se laissaient difficilement avoir en ce qui concerne le loyer et payaient le prix « normal » pour ce genre d’habitation. Malheureusement pour elle, Tald’Ira ne faisait pas partie de ces gens là. Le Nemoidien lui faisait déjà payer presque le double du loyer de base, alors qu’il lui avait donné la plus mauvaise chambre. Et maintenant, elle allait devoir donner encore plus...

Le Nemoidien n’aimait pas rendre visite à ses locataires. Il préfèrait la confort de sa maison à la crasse de son immeuble. Cependant, il y avait des crédits à ramasser, et rien que pour ça, cela valait le déplacement. Une fois face à la porte de la jeune Twi’lek, il ne pris même pas la peine de sonner pour l’avertir et entra directement grâce a son passe-partout. Il vit Tald’Ira assise sur une petite chaise, en train de nourrir l’objet de la plainte dans ses bras. Elle ne fut pas surprise par cette entrée, au grand damne du Nemoidien qui pensait la rendre plus faible psychologiquement en la surprenant. Elle devait sans doute s’être préparée à cette visite songea t-il. La Twi’lek se leva et salua le propriétaire des lieux avec un calme qui énerva le Nemoidien. On verra si tu seras toujours aussi calme quand je t’aurai annoncé la bonne nouvelle, pensa t-il. Il entra directement dans le vif du sujet sans même prendre la peine de la saluer à son tour.

« J’ai reçu une plainte de votre voisin Zabrak signalant des pleures d’enfants, il ne s’agissait pas de son imagination à ce que je vois » dit-il d’une vois grave et gutturale, typique des Némoidiens.

« Je suis désolé » répondit calmement la jeune Twi’lek

« Bien sûre, vous n’êtes pas sans savoir que tout nouveau locataire se doit de payer un loyer » dit le propriétaire des lieux avec un sourire satisfait

« Mais enfin ce n’est qu’une enfant ! » Se révolta Tald'Ira

« C’est pourquoi, au lieu de payer 10 crédit la nuit, cette «chose » (il était dégoûté rien que de voir la femme Twi’lek. Une version plus petite de Tald’Ira le répugnait d’autant plus) me devra que 5 crédit par nuit »

C’était du vol pur et simple. Comment un enfant peut-il payer un loyer ? Selon les Lois en vigueurs sur Aargus, seul un adulte devait payer pour se loger. Les enfants pouvaient rester chez leurs parent sans que ces derniers ne doivent payer de supplément (jusqu’à un certain âge bien sur). Mais bien évidemment, Tald’Ira ignorait cela.

« Comment vais-je faire pour vous payer une telle somme ? » supplia la Twi’lek

« Vous êtes une femme intelligente. Vous trouverez bien un moyen de régler cette petite gêne » Répondit le Nemoidien en quittant la chambre, refermant la porte derrière lui et laissant la Twi’lek seule avec l'objet de son désespoir.